(Traduit de l’italien par Franck Merger.)
1926.
À Paris, il s’était installé à l’hôtel de Suffren [1], au numéro 149 de l’avenue de Suffren, et le 7 mai 1926, il m’écrivait : « Hier soir, j’étais chez Henri Hauvette (homme de grande valeur) et il me parlait avec une admiration non feinte de ton Porto dell’amore. Cela m’a fait plaisir plus que je ne saurais te le dire. Dis-le aux petits imbéciles qui l’ont feuilleté sans y rien comprendre. J’ai ici un carquois, fait de roseaux tressés, avec des flèches rouillées (d’Orient), et, sur le lit, une étoffe de velours amarante, une photo d’Antinoüs capitolin, et, sur la cheminée, de belles fleurs couleur chair dans un vase de terre vert pâle et des boîtes de buis poli, d’antiques coraux rouges — toutes choses qui feraient aussi les délices de tes yeux. » Cette année-là, la Fiera letteraria du 14 mars avait fait paraître le point de vue d’Emilio Cecchi sur sa peinture : « La campagne de Ferrare a retrouvé avec De Pisis la couleur humide, lourde et évocatrice de Costa et de Francia », point de vue qu’il avait fait imprimer, tout fier, et à juste titre, sur son papier à lettres.
[1]Titre original : « Gli anni di Parigi (1926-1938) » (extraits), dans Mio sodalizio con De Pisis, 1993,Vicenza, Neri Pozza Editore, pp. 31-52.