Œuvre collective
Un volume de 200 pages, de format 22x 24 cm, imprimé par Darantiere à Dijon, sur papier Tatami 150 g, avec 95 reproductions en couleur.
Il entre dans notre rapport à l’œuvre beaucoup de notre rapport au monde. Que la technique soit devenue un processus poursuivi pour lui-même, un jeu de relations et de quantités comme en suspens, détaché de ses conséquences parfois brutales sur le monde, qu’elle ait donc cessé de ressortir simplement d’un métier soucieux de la forme du réel, voilà qui nous éloigne de nos vies comme de la saveur des choses.
Ce qu’il est convenu d’appeler l’art contemporain accroît le régime des quantités, celui des réseaux, des processus et des marchés : s’accordant parfaitement en ce sens à la désincarnation des vies où nos sociétés déchiffrent leurs symptômes mortifères.
En sorte qu’il est précieux d’écouter la leçon d’attention d’autres contemporains : elle est faite de patience et de bienveillance à l’endroit des choses et des formes que celles-ci délèguent jusqu’à nous par le travail et la justesse. Ce choix de l’œuvre en son espace tout ensemble matériel et imaginaire fait plus qu’inscrire une éthique dans l’invention des formes : il autorise le libre déploiement de toutes nos strates d’existence en rien qu’un peu de belle étendue, et restaure notre respect à l’endroit de ce qui demeure le plus aimable et le plus énigmatique dans le monde qui nous accueille. Lorsque la peinture revient aux choses, c’est notre responsabilité qui s’accroît ; et s’intensifie, s’élargit avec elle le goût du monde.
Œuvres de Gérard de Palézieux, Martine Clerc, Anne-Hélène Darbellay, Monique Jacot, Yves Noblet, Pierre-Yves Gabioud, Hélène Garache.
Textes de Christophe Carraud, Pierre Chappuis, François Debluë, Bertrand Deslarzes, Claude Dourguin, Jocelyne Gagliardi, Pascal Riou, Pierre-Alain Tâche.