LE LABYRINTHE DE LA PEINTURE


Mesdames, Messieurs,

 

LES LABYRINTHES exercent sur l’imagination une étrange
séduction. Où l’on risque de se perdre, il y a de l’aventure.
Nous aurions donc une excuse pour nous engager dans
celui de la peinture s’il n’était déjà trop tard pour en prendre la
décision. Nous sommes dedans, que nous le voulions ou nous, et
le problème n’est plus pour nous de savoir s’il y faut entrer, mais
comment en sortir.
Il y a presque exactement un siècle que Baudelaire s’amusait
déjà d’une parole que nous avons en effet souvent entendue, probablement
même dite : « Moi, je ne connais rien à la peinture,
mais s’il m’est permis de dire ce que je pense de cette toile, je dois
avouer que je la trouve très mauvaise ».Avec peut-être la musique,
la peinture est le seul exercice de l’esprit dont les oeuvres soient
soumises en permanence au jugement sans appel de juges qui se
déclarent eux-mêmes incompétents. Un dogmatisme absolu fondé
sur l’arbitraire, tel est, dans l’ensemble, le caractère le plus frappant
des jugements en matière d’art, particulièrement en matière
de peinture. Il y a longtemps qu’on le sait et que de bons esprits
s’en inquiètent, mais la situation reste telle, et l’on ne voit pas
bien comment en sortir.

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