SONNETS RETROUVÉS

 

Traduction nouvelle

par Louis Martinez.

 

Ces « cinq sonnets retrouvés » de Borges sont parus en août 2009
dans le nº 95 de la Revue Letras Libres, dans son édition espagnole
(Ayala, 83, I° A, 28006, Madrid), présentés par un écrivain colombien,
Héctor Abad Faciolince, qui découvrit le dernier d’entre eux, manuscrit,
dans la poche de son père assassiné, le 25 août 1985.
Abad Faciolince l’attribua d’instinct à Borges et le fit graver sur la
tombe de son père avec les initiales J. L. B.Vingt ans plus tard, le même
écrivain choisit pour titre d’un de ses livres « L’oubli que nous serons »,
emprunté au sonnet funéraire qu’il avait assigné à Borges. On soupçonna
l’auteur d’avoir capté l’autorité du poète pour mieux vendre son
livre et on déclara le poème apocryphe, car il ne figurait pas dans les
oeuvres complètes de l’Argentin.

Plus tard encore, en janvier 2007, Abad tomba sur une revue —
Número — qui, en 1993, avait publié Cinq poèmes inédits de
Borges, présentés par un poète colombien, Harold Alvarado Tenorio
qui assurait les avoir entendus de la bouche de Borges lui-même lors
d’une rencontre à New York le 16 décembre 1983. Une étudiante argentine
assistant à l’entrevue les aurait notés sous la dictée de leur auteur.

Alvarado Tenorio les aurait eus sur lui lorsqu’il gagna Madrid la
même année. Le jour même où Alvarado Tenorio avait fait une photocopie
du manuscrit, une crise de delirium tremens, suivie d’une longue hospitalisation
et d’un retour en Colombie, fit que le texte photocopié resta
à Madrid jusqu’au retour dans cette ville du poète négligent, en 1993 !
D’où un retard de dix ans dans la première publication de ces sonnets
dont Alvarado Tenorio, au gré de ses humeurs, revendiquait parfois la
paternité. Aucune de ses relations madrilènes ne se porta toutefois
garante du roman des sonnets dormant pendant dix ans dans une
cachette que nul ne connaissait…

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