DANS LE MONDE.
La politique comme salut.
Nous nous trouvons aujourd’hui, sans doute, à la fin d’un cycle de deux siècles qui a donné à la politique une fonction de salut ; aux peuples, aux classes ou aux « races », on promettait le bonheur, moyennant une greffe de la politique sur le cours de l’histoire, qui établirait un compromis entre désir de perfection et réalité. Auparavant, les utopies laissaient entrevoir le bonheur sous la forme de sociétés parfaites situées dans l’espace, généralement dans des îles reculées où seul le hasard faisait parvenir ; on y avertissait que leur perfection était hors d’atteinte, et qu’il s’agissait de modèles idéaux donnant à mesurer l’inadéquation de la réalité historique dans laquelle on se trouvait.
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