LAZARISTES.


 

FOURVIÈRE sous le ciel de juin. À mi-hauteur, surplombant la rue, et, plus que la rue, la ville même, les bâtiments des Lazaristes, où Patrice Giorda a fait ses études. On les identifie sans peine au premier plan de ses tableaux, de ses lavis. Ils forment, selon le peintre, une « ville dans la ville », la scène et le théâtre où, affluant entre les masses immobiles, déplaçant les ombres, la lumière convoque l’heure présente.

On est monté jusqu’à cette scène par degrés, on en a établi pour soi-même l’ordonnancement, repéré les praticables. L’espace y est contenu entre de grands blocs de pierre aveugles, des fûts d’arbres tronqués qui sont les colonnes d’un cloître. Le regard ne s’arrête pas à ces points d’appui. Il est tout entier repoussé vers le vide qui surgit au-delà des façades, à l’arête des murs, entre les balustres, et dont l’appel est si fort qu’il a fait naître comme spontanément dans cette œuvre le profil d’Icare au moment de s’élancer, sous ce même ciel, intense et pur.


 

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