LE SACREMENT DE LA PAIX.
La vertu n’est vraie qu’autant que tous les biens dont elle use bien, toutes les actions dans le bon usage des biens et des maux, elle les rapporte et se rapporte elle-même à cette fin où nous jouirons d’une paix au-dessus de toute paix. Saint Augustin, Cité de Dieu, XIX, 10. QUAND le dernier et le plus grand des Juges fut mort, David se retira dans le désert. Il y avait un homme extrêmement riche, qui s’appelait Nabal, et qui avait son bien sur le Carmel. David envoya dix messagers pour le saluer de sa part et lui dire : « Que la paix soit avec mes frères et avec vous ; que la paix soit en votre maison ; que la paix soit sur tout ce que vous possédez ». Mais Nabal rebuta les ambassadeurs de David avec rudesse. Alors David leva une armée d’environ quatre cents hommes et marcha vers Nabal. Nabal avait une femme du nom d’Abigaïl. Un serviteur vint la trouver et lui annonça que quelque grand malheur était près de tomber sur sa maison, à cause des propos outrageux de son mari. Abigaïl alla en hâte à la rencontre de David pour apaiser sa colère et pour l’empêcher de punir de mort l’insolence de Nabal. C’est alors que David proféra ces paroles mémorables : « Que le Seigneur le Dieu d’Israël soit béni de vous avoir envoyée aujourd’hui au-devant de moi. Que votre parole soit bénie, et soyez bénie vous-même, de ce que vous m’avez empêché de répandre le sang, et de me venger de ma propre main. » Et ayant reçu d’Abigaïl les présents qu’elle avait apportés, il lui dit : « Allez en paix en votre maison ».
Télecharger l'intégralité de ce texte en PDF