La fin du monde antique.
Les montagnes s’éloignent ; leur bleu devient éternel. Le soleil porte son baiser du soir à la commissure descôtes : Ô Vierge, reçois à l’aisselle les lèvres de ton ange préféré !
Un simple homme prend alors l’apparence d’un poète. Les feuilles d’un vieux tilleul sous quoi il attendait en vain son amour ceignent sa tête, mais les bleus passés de ses cottes bien propres le désignent à ses voisins comme l’image d’un dieu exsangue qu’on voit dans la description de la Grèce.
La merveille.
Il n’y a plus que son sommeil pour lui faire sentir encore sous son corps l’apparition d’une femme. Mais il ne veut plus être cette bête qu’inventa le Très-Haut en sa faiblesse pour la protection de Son honneur.
Ses oreilles bourdonnent et le bruit du grand cycle de la nature vient des trémies dans les mines du Transvaal de l’autre côté de la terre. Quelquefois une noire trieuse cache dans ses entrailles une pierre précieuse et son enfant naît plus tard avec de l’eau dans la tête ; elle l’ap-pelle son trésor.
Voici la création : au milieu du désordre ordinaire, l’homme reste la merveille.
La couronne.
Maintenant qu’on le redescend, le corps du Prince est silencieux. On lui retire sa couronne ; une voix parmi les femmes demande encore à la ravoir avant que ne s’enempare le mensonge de l’Écriture.
De là-haut, on devait voir toute la composition du monde et l’ignorance de qui vit sous la protection des collines : la fille qui prend son bain sans savoir que la regarde le fils du maître caché dans la même aubépine où l’on a cueilli ce matin le tortil du supplice.
Après, il est pris de sueurs dès qu’à table on lui demande ce que sont à sa tempe, à sa joue toutes ces égratignures qui forment des lettres miraculeuses.