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Ce qui est agréable, avec les distillats du célèbre grappaiolo Jacopo Poli, c’est qu’ils sont accompagnés de quelques mots aussi bien choisis que les alcools qu’il élève.
En sorte qu’on peut méditer le verre à la main. Le sujet est fourni :
La Grappa è una cosa assolutamente superflua, inutile. Così come è inutile un dipinto, una statua, una musica, un’opera d’arte, tutte cose di cui non abbiamo “ bisogno ”.
La Grappa oggi a senso di esistere sola se dà piacere, se dà emozioni, se allieta la vita, come un bel dipinto, una statua, una musica, un’opera d’arte.
Ecco perché sono convinto che la Grappa “ debba ” essere buona. Altrimenti, visto che non ne abbiamo bisogno, perché mai dovremmo berla ?
La Grappa est une chose absolument superflue, inutile.
Comme sont inutiles un tableau, une sculpture, une musique, une œuvre d’art, toutes choses dont nous n’avons pas « besoin ».
Aujourd’hui, l’existence de la Grappa n’a de sens que si elle est source de plaisir, d’émotion, de bonheur à vivre — comme un beau tableau, une sculpture, une musique, une œuvre d’art.
Voilà pourquoi je suis convaincu que la Grappa « doit » être bonne. Sinon, puisque nous n’en avons pas besoin, pourquoi devrions-nous la boire ?
N’hésitons pas : è vero, avec un certain goût du commerce, un certain talent aussi dans cet ordre.
On aimerait que tout soit aussi simple ; le bon, le beau, le vrai, le bien jouant sous les platanes dans la cour de l’école, par exemple, ou plus âgés (l’histoire étant pas-sée par là) tapant le carton au café de la place.
Il doit donc y avoir une erreur quelque part : soit dans le vaste monde, soit dans les propos du grappaiolo, soit encore dans les deux.
Les livres existent, généralement, parce qu’il y a une erreur quelque part (en nous ; ou dans ce que nous faisons du monde).
Felix culpa : souvent, mais pas toujours. Tel est bien le problème.