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J’AI EU LA CHANCE de connaître C. C. avant qu’il ne fonde la revue. La gestation fut une période stimulante, pleine d’élans. Il était devenu impératif de rendre la parole à ceux qui étaient trop rarement ou pas du tout exposés dans les médias, mais qui donnaient corps et vie au débat intellectuel : ceux dont la pensée féconde nous manquait. Il fallait retrouver le véritable esprit de la conférence telle que l’avait définie Montaigne (se placer sous ce patronyme n’avait rien du hasard), et inventer un lieu où se rencontrer et partager une cause commune. Encore convenait-il de lui donner tout son éclat. Les écrits devaient avoir leur écrin. Le choix du papier, la typographie, la mise en page firent l’objet de soins attentifs. Il fut aussi décidé d’introduire des cahiers mettant en avant les œuvres d’artistes explorant des voies nouvelles — c’est-à-dire anciennes. Dès lors le dialogue était possible entre la littérature, la poésie, les essais et les arts plastiques.
Le premier numéro parut en 1995. Il était plus mince que ceux d’aujourd’hui ! Mais tout était là d’emblée, offert : la douceur de la couverture, la typographie sobre, élégante comme une invitation, le papier bible à l’intérieur ; et bientôt, dès le numéro suivant, le souci, l’attention dans l’impression des œuvres.