PLATEAU ET PALUS

 

I.


CE DOIT ÊTRE UN PETIT MATIN D’AUTOMNE, sans doute, mais peu importe. Les contours du paysage vont bientôt se préciser — presque à regret.

« Doucement, tout doucement, semble nous dire le brouillard, rien ne presse. » Tout est encore allusif, dans un monde conçu par et pour un mouvement qui se sait silence, oubli.

Rien de grandiose.

Ombres et lumières.

Eau, air, terre — à peine.

Pas âme qui vive. Et pourtant comme ce paysage est habité ! Un regard d’une grande netteté y respire, s’y déploie, purement, contemporain de l’apparition de l’homme sur la terre.

Les peintures chinoises sont souvent une invitation à la marche, au voyage.

Ici, seul le paysage continue de marcher à un rythme qui n’est pas celui du temps ordinaire. À grandes foulées de vent. À pas de flaques.