Fêtons Mardi-Gras avec nos jeunes
le mercredi 21 février.
Tract municipal.
M. R*** est agriculteur.
Agriculteur, pas paysan. Il tient à faire la distinction.
C’est un homme de haute taille, au bon sourire. Il a soixante-sept ans. Son père était agriculteur, son grand-père aussi. Le grand-père a fondé la lignée en s’établissant ici avec un pécule issu de ses parents, des paysans d’une tout autre époque qui avaient prospéré dans la Somme. Le pécule était confortable, il avait pu acheterune bonne centaine d’hectares. À moins, dans le Multien et généralement dans la Brie, c’est difficile, ça l’était même en ce temps-là. L’exploitation en compte aujour-d’hui trois cent cinquante.
M. R*** est le voisin de M. G***, son cousin par alliance. Ils possèdent à eux deux 80 % des terres agricoles de la commune. Leurs propriétés empiètent sur les communes environnantes. Récemment, M. R*** a marié son fils à la fille d’un agriculteur dont la ferme est à quelques kilomètres. C’est une belle ferme. Des bâtiments d’époques diverses s’élèvent au cœur d’une vaste enceinte épousant le tracé d’un camp romain. Voilà qui a fière allure. Mais à n’en juger que par elle, on risque de se faire une idée fausse de la valeur en cause : il a fallu céder des terres aux nécessités publiques, et avec les routes et les rocades, la plupart des parcelles ont pris une forme triangulaire qui n’est pas commode pour les machines. C’est un souci de plus qui s’ajoute à celui de l’entretien des bâtiments ; les toitures se comptent en milliers de mètres carrés.