Haï-ku par-dessus tête

 

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ange assoupi des immunités
d’eden d’eden la
verge avide de néant

 

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l’aber qui craque du sel
où fouge l’essaim
suinte d’un miel d’oubli

 

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pacage


naseaux, mufles embués d’aube au
soleil encorné :
lors mieux mugi mon haï ku

 

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ormeau


vent debout tu rebrousses
chemin — tout troussé
d’étincelles hérissons

 

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falaise


l’âcre jusant se retrousse
foudre éperdue
de son gai désastre étreint

 

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l’ongle d’ambre de mon chat
clive de rouge
toute lente peluche

 

 

cailles


outre soi aspirées delà
par tire d’ailes
brefs brasiers brûlant rien

 

 

mufliers


salut ferveur gueulée mauve
de nos loups traqués
par le nom de leur juste fleur

 

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le bouleau


strident écorché je dis
lisse hérissé
ton tronc de craie étêtée

 

 

pigeons


hors le quignon qui gerce
à mort picoré
va son sang au ru à sec

 

 

guérite


quel hibou monocle coche
d’insomnie la nuit
blanche mais griffée de neige

 

 

laudes


se grise mon coq en verve
ténèbre ajournée
bref prophète couronné

 

 

fontaine


le dieu qui me vomit
suffoque inscient si
n’étant pas il est ou pas

 

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dédiant


à l’aile battue d’azur
à l’écume d’estuaire
râle heureux du presque rien

 

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récifs


fosses de houle ferlée
crique où trépigne
le choeur des porcs chus sous christ

 

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j’appelle corps la suée
d’élixir transfuge
des cloaques innocents

 

 

legna torsa dell’umanità

 

Pour Christophe & Camille
après la bûchée, septembre 2008

 

l’âtre la vigne et toi chêne
en la même main :
bon bois chantant par bon vent

 

Jean-Luc Evard