[Contradictions internes et conséquences
théologiques et philosophiques
de distinctions du P. Philippe de la Trinité, o.c.d.]
Introduction et notes de Michel Sales, s. j.
INTRODUCTION.
P. Teilhard de Chardin, 19 juin 1926.
P. Teilhard de Chardin, Journal du 15 juin 1950.
De Chine, d’où il ne reviendrait (sauf pour un court séjour aux U.S.A. et en France en 1937), en raison de la Seconde Guerre mondiale, que dix ans plus tard, le P. Teilhard de Char-din écrivait à un de ses amis parisiens, le baron d’Huart :
Péking, 1er mars 1936
J’ai été tout heureux hier de recevoir votre grande lettre du 1er février qui m’a remis en contact avec vous et tant d’autres gens et choses que j’aime. Ce qui m’a fait le plus de plaisir, c’est de constater que vos relations paraissent se nouer avec cette petite perle de Fessard.
Il ne me paraît pas évident que, vu les attaches du dit P. Fessard avec l’austère maison des Études, vous puissiez avantageusement le produire socialement avec les mêmes libertés qui étaient possibles dans mon cas. Mais en ce qui concerne des contacts avec Rougier, Fabre et C°, n’hésitez pas. C’est l’homme qui convient pour ce genre de pénétration. Fessard me déconcerte parfois par une métaphysique concep-tuelle, qui me paraît a-physique et irréelle ; j’ai trop goûté à l’évidence que la vraie Métaphysique n’est autre chose que la prolongation de l’Expérimental dans le Futur (= l’inverse temporel de l’Histoire, si vous voulez) pour pouvoir désormais être sensible à des constructions d’ordre géométrique. Il reste que sa compétence (à lui, Fessard) pour « parler philosophie» jointe à sa compréhension fondamentale de la Vie, représente une force que je n’ai pas, et qui peut jouer efficacement sur d’autres géomètres de la Pensée…