Pax est tranquillitas ordinis.
Thomas d’Aquin, S. Th., IIa IIae, q. XXIX, a. 1 ad 1.
COMMENÇONS par présenter nos excuses au lecteur, pour le retard inaccoutumé avec lequel cette livraison lui parvient. Quelques difficultés se sont jetées à la traverse, à quoi s’est ajoutée, avouons-le, une manière de découragement ; elle allait au-delà de la dose admissible d’à quoi bon, nous voulons dire la dose indispensable pour ne pas prendre ce que l’on fait pour la marque irrécusable des desseins de la Providence. Nous n’avons jamais eu, du reste, l’enthousiasme des commencements, ni abrité dans l’âme, par bonheur, le fanatisme entrepreneurial adhérant à son objet — ayant depuis longtemps, choix ou fortune, on ne sait, un tempérament à la Sisyphe, plutôt méditatif et forçat. Bref, le temps de nous débarrasser des effets les plus sensibles de ce fâcheux état, voilà que quelques mois s’étaient écoulés.
Ils ne furent pas chômés pour autant. Mais, dans leur libéralité, ils ont donné à l’un des thèmes choisis de longue date pour ce numéro, « le repli », l’occasion de nous inviter, pour ainsi dire, à joindre le geste à la parole. Il y a des choses qu’il faut prendre au mot, et nous optons décidément pour la tradition réaliste. L’époque nous y aide ; nous lui en savons gré.Voici donc le dernier numéro de Conférence, lequel, si l’on nous permet de lui prêter quelque faculté sensible, est heureux de paraître avant disparition.